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La flambée des températures lors de la vague de chaleur de l’été dernier et les protestations climatiques mondiales nous ont tenus en haleine. En cette ère de crise climatique, la mise en place d’un processus de conception écologique n’est plus une discipline de choix : l’Eco-conception ou Green Design – le mouvement porte déjà de nombreux noms mais vise généralement à intégrer des critères environnementaux et de durabilité dans le cadre du développement des produits.
Des entreprises de renom telles qu’Ikea et Apple ont déjà établi leurs propres lignes directrices en matière d’éco-conception. Néanmoins, le terme ne se réfère pas uniquement aux articles de design industriel, de produit ou de mobilier, mais aussi à la création de livres, d’affiches et d’emballages imprimés. La conception graphique, comme d’autres industries, repose sur un grand nombre de ressources limitées qui n’ont pas souvent un impact relativement important sur l’environnement. Parmi ces ressources limitées figurent non seulement le papier et l’encre, mais aussi l’énergie et l’eau qui, conjointement, déterminent la taille de l’empreinte écologique du travail final. Dès lors, la conception pour le bien environnemental et social devient de plus en plus cruciale.
Tout comme les grandes entreprises, les ateliers et les travailleurs indépendants sont en mesure de réduire leur impact sur la planète grâce à une sélection judicieuse de matériaux. Tous les choix possibles peuvent être basés sur une approche de conception systématique et globale à n’importe quel stade du projet. Ainsi, les créatifs peuvent développer des solutions pour une consommation durable de ressources limitées. Par une prise de décision judicieuse, ils peuvent réduire leur impact sur l’environnement. Parmi les facteurs qui influent sur le caractère écologique d’une conception, on peut citer les suivants :
Concept
La notion d’éco-conception ne définit pas toujours l’aspect du produit final, mais essentiellement le processus de production. La phase conceptuelle est la plus importante et doit toujours commencer par une conceptualisation bien réfléchie. Ce sont ces premières décisions qui déterminent déjà une grande partie de l’éco-conception du produit final. Dans ce cas, le designer peut susciter le changement en recherchant la meilleure solution. En déterminant si le produit peut être plus léger ou plus petit, on peut réduire considérablement la consommation de matériaux, la période d’expédition et, enfin, les déchets. En outre, c’est à ce stade que le designer est amené à penser à la durée de vie du produit.
Papier
Le choix des matériaux est tout aussi décisif au cours d’un projet et, malgré la numérisation, le papier reste un matériau de conception distinctif. En effet, nous avons aujourd’hui plus que jamais recours au papier. Les designers travaillent au quotidien en consommant du papier et du carton. C’est souvent à Hobson de décider s’il veut l’utiliser ou non. Toutefois, les impacts environnementaux liés à la consommation de grandes quantités de papier sont moins visibles. De ce fait, la conception finale doit faire appel à des matériaux respectueux de l’environnement, tels que du papier blanchi et sans chlore ainsi que du papier recyclé ou certifié durable.
Encres et impression
Le but ultime de l’éco-conception est de créer des produits qui ne requièrent que de faibles quantités de ressources tout en atteignant le but recherché. Cela concerne notamment l’utilisation de l’encre. Souvent, les encres d’impression contiennent des polluants qui produisent des émissions et contribuent ainsi au changement climatique. Dès lors, toute utilisation d’encres non certifiés doit être signalée. Il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives et des techniques d’impression respectueuses de l’environnement auxquelles les designers peuvent avoir recours. Plutôt que d’utiliser des encres qui contiennent des quantités élevées de matières toxiques, il est possible de travailler avec des encres à base de soja.
Emballage
Certes, il est crucial d’éviter la production complexe, mais la réduction des matériaux d’emballage entraîne une baisse des problèmes de déchets et revêt une importance égale. De nos jours, de nombreux matériaux comme le plastique et le film plastique sont encore utilisés pour emballer les produits finis. Le recours à des matériaux non recyclables entraine souvent une pollution superflue de l’environnement, bien que ces matériaux soient utilisés pendant une période limitée. Repenser aux cycles de production des emballages et les intégrer dans une conception graphique pourrait donner des résultats prometteurs, qui seraient plus esthétiques, plus faciles à utiliser et changeraient l’avenir pour le bien de l’humanité.
Consommation d’énergie au travail
Lors de la mise en œuvre d’une conception écologique, l’objectif principal est de limiter autant que possible l’utilisation de ressources non renouvelables. Cela s’applique aux matériaux de conception et à l’énergie, qui ont un impact majeur sur les émissions. Pour les ordinateurs et les serveurs, de grandes quantités de combustibles fossiles sont nécessaires, que l’on peut réduire en utilisant une plus grande quantité d’énergie provenant de sources renouvelables. Remplacer une partie des combustibles fossiles par des énergies renouvelables ne peut que contribuer à l’amélioration du climat.
Tout bien considéré, l’éco-conception exige des moyens originaux pour innover. Cependant, il est évident que l’éco-conception est de plus en plus populaire. Les écoles de design proposent même des cours d’initiation. Ainsi, les étudiants y apprennent à créer une pratique de conception durable qui allie une esthétique sophistiquée à une protection de l’environnement dont tout le monde bénéficie. Dans l’espoir que cette tendance s’installe et devienne un élément essentiel de la pratique du design. Bien que l’éco-conception puisse exiger davantage de planification, elle peut également réduire le nombre de décisions de conception préalables à un projet. En définitive, l’éco-conception nécessite une plus grande attention du public pour renforcer la conscience sociale en faveur d’une pratique consciente de la conception graphique.