Table of Contents
La genèse du projet
Cédric Carcenac, c’est un vigneron situé dans le Tarn à Montans, à 40 Km au nord-est de Toulouse. Pour lui, le vin est bien plus qu’une profession. C’est une passion, une tradition et un savoir-faire. C’est une histoire familiale depuis plus de sept générations. Et en 2017, après une année très difficile durant laquelle deux drames se sont passés, le propriétaire du domaine a souhaité créer une cuvée spéciale. Il explique :
« Nous avons vécu une année 2017 assez particulière : le domaine a été victime d’un incendie qui a quasiment tout ravagé et cette même année, j’ai perdu subitement mon père. Et en tant que vignerons, nous nous exprimons beaucoup à travers nos vins. Heureusement notre famille installée depuis plusieurs générations s’est serré les coudes pour relever le défi de cette reconstruction ».
Cédric Carcenac a donc souhaité créer une cuvée nommée Joseph, en hommage à son père disparu. Une cuvée alliant à la fois typicité et modernité. Et c’est avec la graphiste Célia Molinier et le sérigraphe Lorenz Boegli que le propriétaire du domaine a créé une étiquette bien particulière. Celle-ci semble, de premier abord, épurée au possible, étant blanche avec le nom Joseph imprimé en noir. Mais elle révèle le visage du vigneron disparu si une photo est prise avec un flash.
« Nous voulions un produit haut de gamme avec un côté interactif, mais sans tomber dans le trop fun ou le trop décalé. Avec la graphiste Célia Molinier, nous avons pensé à la réalité virtuelle, mais c’était un peu trop gadget pour cette cuvée. » raconte Cédric Carcenac. La créatrice s’est alors souvenue des posters réalisés par l’imprimeur Lorenz Boegli, dont les dessins n’apparaissaient qu’à la lueur d’un flash. Elle raconte :
« J’ai découvert cette technique sur le salon Luxe Pack à Monaco et l’occasion de la développer pour la première fois en France sur un packaging de vin avec ce projet était parfaite. »
Lorenz Boegli de l’Atelier für Siebdruck est quant à lui un sérigraphe suisse toujours en recherche de nouvelles techniques d’impression. Pour cette étiquette de vin imprimée à 3000 exemplaires, l’imprimeur a utilisé l’encre rétro-réfléchissante du fabricant Mistral Graphic, située à Carcassonne. Lorenz Boegli explique « Cette encre contient des micros-billes de verre qui reflètent la lumière. Avec un flash, cela donne une image en noir et blanc sur l’écran du téléphone. L’effet est surprenant. »
Enfin, pour parfaire cet effet, Célia Molinier a repris tous les codes de l’univers du haut de gamme sur cette étiquette de vin : un papier très épais, texturé et un blanc un peu travaillé, un gaufrage sur le symbole cœur du « O » de « Joseph » et la typographie sérigraphiée.
Cédric Carcenac, pour qui cette cuvée transmet une émotion par son emballage, son histoire mais surtout son profil, est très fier du résultat. Il explique :
« Cette étiquette est un beau clin d’œil à mon père. On a voulu faire le vin qu’il aurait aimé, avec une syrah pure, son cépage préféré, et je crois qu’on a réussi. C’est une simple étiquette blanche qui cache bien son jeu ».
Comment ça fonctionne l’encre rétro-réfléchissante ?
L’encre rétro-réfléchissante est obtenue grâce à un système de micros-billes de verre qui permet à la lumière d’être réfléchie par le fond avant d’être retournée à sa source. Étant donné qu’une déflection du rayon incident se produit, le meilleur effet est obtenu lorsque l’axe de l’observateur n’est pas perpendiculaire à la surface imprimée mais à un certain angle dépendant de la dimension des billes de verre et du dépôt d’encre.
Cette encre permet donc de concentrer les rayons lumineux qui la frappent pour les réfléchir sous un angle différent. En général, cela se fait en deux passages. Un premier passage d’encre réflectorisante, puis un passage d’encre ou vernis microbillé.
Le fabricant Mistral Graphic, qui a permis la création de l’étiquette de la cuvée Joseph, a déjà développé quelques couleurs rétro-réfléchissantes telles que blanc, jaune, magenta, rouge, bleu, vert, ainsi qu’une base transparente.
Enfin, divers supports peuvent être imprimés avec cette encre, comme les textiles ou les plastiques. Et une application par transfert peut aussi envisagée dans certains cas.
Un exemple similaire pour Converse
En 2016, l’agence Waf Agency avait sollicité le groupe d’impression Japell Hanser SAG, basé à Pussay dans l’Essonne, pour faire une couverture de magazine avec une encre rétro-réfléchissante à l’image d’un modèle de chaussures Converse.
L’agence parisienne cherchait pour Shoes UP, trimestriel sur la culture urbaine, un imprimeur capable de créer une couverture qui réfléchisse la lumière pour mettre en avant les Chuck Taylor All Star II à imprimé camouflage.
Christophe Pujol, Attaché de direction chez Japell Hanser SAG, précise :
« Plusieurs essais ont été nécessaires pour mettre au point cette encre spéciale et l’appliquer, car ce n’est pas un produit qui se manipule facilement. Nous avons déposé des micros-billes rétro réfléchissantes de façon un peu particulière parce que l’agence voulait qu’au contraire des affiches de magie qu’elles se voient sans besoin de flash. Nous les avons donc mélangées à des particules d’alumine d’argent. »