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Décontracté, chaotique, éclectique. Un mélange d’icônes des années 1980, de technologie de la fin des années 1990, d’images cyberpunk, d’anime, de glitches, de lettres en 3D, de musique d’ascenseur et de synthétiseurs. Mesdames et messieurs, voici la vaporwave.
Né vers 2010 – et proclamé “mort” à de nombreuses reprises depuis – ce genre musical et visuel a influencé l’art, le cinéma et la mode, donnant naissance à de nombreux mèmes en cours de route. Son impact est tel que certains observateurs estiment que la vaporwave sera l’une des principales tendances en matière de design au cours des prochaines années.
Cela signifie-t-il que nous allons voir davantage de tropes de vapeur et de couleurs fluorescentes dans les produits grand public ?
Qui sait ? En attendant, lisez la suite si vous voulez connaître la réponse aux questions suivantes : Qu’est-ce que la vaporwave ? Quelles sont les principales caractéristiques de son esthétique ? Et quel est son rapport avec la société de consommation des années 1980 et 1990 ?
Voici l’histoire de la vaporwave, un genre ambigu et décidément ironique.
Quand est-ce que la vaporwave est apparue ?
La vaporwave est apparue vers 2010. Au départ, il s’agissait principalement d’un sous-genre de la musique électronique, bien qu’il ait comporté dès le départ une forte composante visuelle. Mais que signifie vaporwave ? Certains disent que le nom est dérivé de “vaporware”, le terme utilisé pour décrire un logiciel qui est annoncé mais qui ne sort jamais (une sorte de Godot de la technologie). Cette étymologie souligne le côté ironique de ce genre, ainsi que sa relation ambiguë avec la culture de consommation du début du millénaire.
Les parrains largement reconnus de la vaporwave sont deux musiciens expérimentaux qui ont publié des albums déterminants entre 2010 et 2011.
Daniel Lopatin a produit le tout premier album de vaporwave, Chuck Person’s Eccojams Vol. 1, qui est sorti en 2010. L’année 2011 a vu la sortie de Far Side Virtual de James Ferraro, un autre album extrêmement influent pour le genre.
En 2011 est également sorti Floral Shoppe, un album de la compositrice américaine de musique électronique Ramona Andra Xavier, qui a publié le disque sous le pseudonyme Macintosh Plus, un clin d’œil à l’ordinateur révolutionnaire des années 1980. Certains critiques considèrent qu’il s’agit de l’album le plus représentatif du genre vaporwave, en particulier le titre Lisa Frank 420 / Modern Computer.
Bon : si vous êtes curieux et que vous voulez écouter un peu de vaporwave classique, voici une liste de titres incontournables sélectionnés par Apple Music.
L’esthétique éclectique de Vaporwave
Jaunes et verts fluorescents, visuels des années 1980, web design des années 1990, glitches, modèles 3D, anime : l’esthétique de Vaporwave est aussi distinctive que difficile à décrire.
Voici donc une liste des éléments qui reviennent le plus souvent. Les références de Vaporwave proviennent principalement de la culture de consommation des années 1980 et 1990 : polices pixelisées, logos de marques célèbres telles que Nike, Adidas, Pepsi et PlayStation, clips des Simpsons, anime japonais et, bien sûr, beaucoup d’ordinateurs et de matériel électronique.
Même les couleurs dominantes de l’esthétique vaporwave sont quelque peu nostalgiques : les violets et bleus néon des années 1980 et les fluorescents des années 1990. Voici une palette de couleurs assez typique de l’esthétique vaporwave.
Ces éléments sont souvent placés dans des contextes étrangers, des espaces liminaux comme les centres commerciaux, vides, abandonnés et d’une certaine manière, troublants. Dans d’autres cas, ils sont ironiquement recontextualisés.
Bien qu’il s’agisse d’un micro-genre musical et d’une sous-culture Internet, la vaporwave a souvent trouvé sa place dans l’esthétique grand public. Un bon exemple est ce fantastique (si vous aimez ce genre de choses) sac à dos en PVC de Louis Vuitton.
En 2018, Nike s’est explicitement inspiré de la vaporwave pour sa ligne de chaussures de course, tandis que Vapor95 est une marque de mode dédiée à ce look.
Ce qui se cache derrière la vaporwave : anti-consumérisme et ironie
Le fait que la vaporwave ait atteint le grand public peut sembler ironique à certains.
La vaporwave est apparue en réaction à la culture de consommation des années 1980 et 1990, époque à laquelle les principaux artistes du genre ont grandi.
La vaporwave s’inspire avec nostalgie des contenus de consommation des années 1980 et 1990 – comme les publicités, les logos Adidas, la PlayStation et les dessins animés japonais – mais les arrache à leur contexte d’origine et les recompose en musique éthérée flottante ou en espaces abandonnés inquiétants. Ce faisant, certains affirment qu’elle révèle le côté décadent de la culture de consommation.
Mais pour d’autres, la vaporwave est avant tout une parodie, une blague, un mème. C’est une façon de se moquer de la culture de consommation et de nos obsessions d’enfants des années 1980. Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous recommandons vivement ce mini-documentaire.)
Que pensez-vous de l’esthétique vaporwave ? Inspirera-t-elle votre prochaine création ?