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Le peuple Yanomami est l’un des groupes indigènes les plus importants et les plus menacés d’Amérique du Sud. Ils vivent dans les jungles et les montagnes du nord du Brésil et du sud du Venezuela. Dans les années 1970, la dictature militaire brésilienne a lancé un programme de développement axé sur l’exploitation dans la région amazonienne, notamment la construction, sans avertissement, d’une autoroute à travers le territoire des Yanomami. Pour ces personnes, le contact avec le monde extérieur a entraîné une vaste désintégration sociale, ainsi que la propagation de maladies contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés. La photographe Claudia Andujar est entrée en contact avec eux pour la première fois en 1971, alors qu’elle travaillait sur un article pour le magazine brésilien “Realidade”. Depuis, elle continue à s’impliquer dans la défense des droits culturels et territoriaux de cette communauté. Aujourd’hui, son travail est exposé au KBr, le nouveau centre de photographie de la Fundación Mapfre à Barcelone, ainsi qu’une exposition sur le daguerréotype.
KBr est le symbole chimique du bromure de potassium, un sel utilisé dans le processus de développement de la photographie analogique pour obtenir un degré de blanc plus pur dans l’image. C’est également le nom de ce nouveau centre, qui a apporté un vent de fraîcheur au panorama culturel de Barcelone, tristement paralysée par la crise sanitaire du coronavirus.
Promotion des photographes classiques et contemporains
Au pied de la tour Mapfre, une icône de la ville située sur le front de mer, se dresse un bâtiment de 1 400 m² réparti sur deux étages. Au total, il y a deux espaces d’exposition, un espace pour les activités éducatives, une salle polyvalente pour les événements publics, et une librairie. L’espace remplace le siège précédent dans la Casa Garriga Nogués, un bel exemple de modernisme catalan.
Ici, le KBr poursuivra le travail éducatif qu’il a commencé il y a quelques années, promouvoir à la fois les grands classiques de la photographie et les photographes contemporains reconnus, mais avec quelques nouveaux éléments notables. Par exemple, des réunions et des séries de conférences seront organisées, et un programme éducatif permanent sera développé dans le but de former les générations futures à la compréhension du langage photographique et à sa dimension artistique. Ils vont également mettre en place un prix international de photographie.
Exposition photographique de Claudia Andujar
Le centre KBr de la Fundación Mapfre, qui collabore avec certaines des plus grandes institutions photographiques du monde, présente actuellement la plus grande exposition consacrée à l’œuvre de Claudia Andujar. L’exposition rassemble quelque 300 photographies et une série de dessins réalisés par le peuple Yanomami, ainsi que des livres, des présentations audiovisuelles et des documents.
La photographe est née Claudine Hass, et bien qu’elle soit née en Suisse, Adolescente, elle s’est enfuie avec sa mère à New York pour échapper à l’horreur des camps de concentration nazis, dans lesquels certains membres de sa famille, dont son père, ont péri. En 1955, elle a visité le Brésil pour la première fois et, après plusieurs voyages, elle a décidé de rester et de vivre à Sao Paulo. Elle y a découvert la photographie comme moyen de communication et de relation avec la population locale. “Je suis connectée au peuple indigène, à la terre, à une lutte vitale. Tout ceci me touche profondément. Tout ceci est d’une importance vitale. Peut-être que je ne le comprends pas tellement, et que je ne cherche pas à le comprendre. Mais ce n’est pas nécessaire – aimer suffit. J’ai toujours cherché la raison de vivre dans cette essentialité. Et c’est pourquoi je suis venu dans la forêt amazonienne, instinctivement, alors que j’étais à la recherche de moi-même”, explique l’artiste.
“Le regard captif” : collection de daguerréotypes
Parallèlement, l’un des autres axes de programmation du Centre KBr consiste à faire connaître les collections et les ressources photographiques catalanes afin de soutenir et de diffuser ce patrimoine culturel. À ce titre, ils exposent actuellement une collection de daguerréotypes provenant du Centro de Investigación y Difusión de la Imagen (CRDI) de Gérone.
L’apparition du daguerréotype à la fin du XIXe siècle a suscité une grande fascination, et cette merveille a été baptisée “le miroir de la mémoire”. Le dispositif a été popularisé par Louis Daguerre, qui, en 1836, a réussi pour la première fois à reproduire une image sur une plaque d’argent. La révolution du daguerréotype s’est rapidement étendue à tous les pays, y compris l’Espagne, et la photographie s’est diffusée en même temps qu’elle a été introduite dans la page imprimée. Cette exposition nous permet de construire un récit des premières années de l’histoire de la photographie, tant d’un point de vue technologique que culturel.